Dijon céréales se projette « Demain »
À la suite de son assemblée générale, Dijon céréales a présenté à la presse, le 7 janvier, son nouveau président, Didier Lenoir, ainsi que son plan stratégique Demain qui sera sa ligne directrice pour les dix années à venir.
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Le 7 janvier, Dijon céréales a tenu une conférence de presse après son assemblée générale qui s’est tenue fin décembre, l’occasion de présenter son nouveau président, les résultats de la dernière campagne et les chantiers en cours.
Didier Lenoir succède à Marc Patriat à la fonction de président, ce dernier restant membre du conseil d’administration. Âgé de 59 ans, Didier Lenoir est agriculteur en grandes cultures et administrateur depuis la création de la coopérative, avant d’en devenir vice-président en 2006. Il est également président de Val Union BFC Semences.
« Tout est lié à cette évolution climatique »
Pour la campagne 2019-2020, la coopérative a enregistré un chiffre d’affaires de 294 M€, celui du groupe étant de 406 M€. La collecte de 2019, faisant suite à une année climatique défavorable marquée notamment par le gel et la forte sécheresse estivale, a été de 906 000 t. La collecte 2020 a été encore plus marquée par les aléas climatiques et ne devrait pas dépasser 820 000 t.
« Le contexte climatique est très compliqué, il est marqué certes par son réchauffement, mais aussi par la multiplication des aléas chaque année. Tout est lié à cette évolution du climat », déplore Christophe Richardot, directeur général, qui évoque une nécessaire transition énergétique et l’évolution vers de nouvelles cultures. Les attentes sociétales, les marchés et la réglementation sont également impactant sur les différentes activités du groupe et à prendre en compte au quotidien.
Une centaine de collaborateurs impliqués
L’année 2020 a aussi été fortement marquée par la crise sanitaire, bien qu’elle n’ait pas eu d’effets négatifs sur les différentes activités. « Le Covid a fait ressortir beaucoup de bonnes choses, en particulier de l’adaptation et de la réactivité. C’est de cette période qu’est né le plan stratégique Demain », se réjouit Christophe Richardot.
La construction de ce plan, ligne directrice des dix années à venir, a mobilisé une centaine de collaborateurs du groupe à l’été 2020. Demain a été construit autour de la notion de performance des adhérents qui repose sur quatre objectifs : le développement de projets à valeur ajoutée, la réponse aux demandes citoyennes, des services supports optimisés et la compétitivité du groupe et de ses filiales.
S’adapter aux nouveaux besoins
Ce plan repose sur trois notions que sont l’économie, l’adaptation et le développement. Le levier économique repose notamment sur l’optimisation des frais généraux et des ressources humaines. « Nous travaillons sur la formation et la montée en compétences de nos équipes, précise Christophe Richardot. Un plan de départ volontaire, concernant 27 personnes, est également en cours. »
Le volet adaptation concerne en particulier les infrastructures du groupe. « Nous avons 80 sites. Notre objectif est de réduire la voilure de 10 à 15 %, notamment au niveau de la collecte et de l’appro pour s’adapter aux nouveaux besoins. Dix à douze sites seront concernés par des fermetures ou des ouvertures partielles, explique Christophe Richardot. Mais cela a très bien été accepté et se déroule admirablement bien. »
Bientôt deux plateformes d’e-commerce
L’aspect développement est pour sa part axé autour de quatre piliers qui sont la digitalisation, les solutions agriculteurs, la mutualisation dans l’Alliance BFC et l’optimisation des différentes filiales faisant toutes l’objet de leur propre plan Demain.
Parmi les actions menées, on peut citer la mise en place de deux nouvelles plateformes d’expérimentation dédiée aux nouvelles cultures en réponse au changement climatique, le lancement dans les semaines à venir de deux plateformes d’e-commerce, mon magasin en ligne pour la partie appros et mes céréales en ligne pour la collecte. Concernant la transition énergétique, Dijon céréales travaille sur deux projets de méthaniseurs qui devraient voir le jour fin 2022 et planche également sur le sujet de l’agrivoltaïsme.
Deux années de restructuration
Ce plan Demain fait suite à une première phase de restructuration et de réorganisation du groupe démarrée en 2018 à la suite du changement de direction. « Nous devions régler certains points économiques compliqués pour ne pas avoir en permanence des épées de Damoclès au-dessus de notre tête, confie Christophe Richardot. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. On surfe sur cette vague de plans positifs et on bascule sur le plan Demain. »
Ce plan de restructuration a concerné différentes filiales et activités du groupe, notamment en ce qui concerne le bio. Le moulin d’Aiserey (Côte-d’Or) a totalement été réorganisé et tourné vers le bio. « Le moulin était mal en point, explique Christophe Richardot. Avant le Covid, nous étions à 750 t/mois et nous sommes à 1 100 t/mois aujourd’hui. Nous avons mis en place un partenariat avec Nicot Meunerie qui a repris la gestion opérationnelle du site. » Face à la montée en puissance de sa collecte en bio, deux nouveaux silos ont été orientés vers ces productions. La coopérative compte aujourd’hui une capacité de stockage en bio de 12 700 t. En 2020, 18 000 t ont été collectés, contre 13 500 t en 2019.
La meunerie conventionnelle, l’activité boulangerie et le pôle légumes du groupe ont également été au cœur de ce plan de restructuration.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :